Que de réticence j'ai eu envers les bouillettes flottantes depuis mes débuts de la pêche à la carpe. Je les utilisais tout de même, quelques rares fois, sur des montages bonhomme de neige. Le manque de naturel et la mauvaise présentation que je pensais qu'elles avaient me faisais douter. Et quand les craintes et les doutes subsistent, on court souvent vers le capot. Du moins pour ma part. Mais depuis une session à St Cassien, je suis devenu un inconditionnel et elles ne quittent plus mon sac à appâts. Ce mercredi 16 Octobre lèvera tous mes doutes et mes suspicions. Que faire après quatre jours et quatre nuits sans aucune touches ? Montage de la dernière chance, une flottante jaune boostée décollée de cinq centimètres et le tour est joué. Deux heures plus tard ma première carpe de St Cassien est à l'épuisette. S'en suivra une autre le lendemain avec la même approche. Depuis ce jour il ne se passe pas une session où je n'esche une flottante. Elles font maintenant parties de mes bouillettes porte-bonheurs. Je les adapte à toutes les sauces sans rechigner. Mais leur utilisation principale est la présentation en bonhomme de neige. Une dense et une flottante qui permettent, sur un amorçage, de différencier mon esche des autres bouillettes et surtout des autres carpistes. Les carpes trouvent plus rapidement et facilement mon appât piégé. Je pêche la plupart du temps avec des appâts de diamètres 18 mm, j'installe alors une flottante de 15 ou 16 mm qui me permet d'avoir une esche parfaitement équilibrée. J'essaye, dans la mesure du possible, d'avoir le même parfum pour les deux. C'est encore juste pour un question de confiance. Pour les pêches, principalement de bordures, j'opte pour une flottante décollée de 3 à 5 cm. Cette présentation permet d'avoir un appât qui sort de l'ordinaire et ondule au gré des courants d'eau. Elle sera accompagnée d'une poignée de pellets, de micro-graines ou d'un sac soluble. De plus, sur les bords, la végétation peut pousser de quelques centimètres et votre esche sera du plus bel effet au dessus de celle-ci. Un cas concret me permet de dire cela, sur un lac de barrage(Pannecière pour ne pas le citer) lorsqu'il est plein, les carpes ont pris l'habitude de se nourrir au pied des arbustes immergés. Mais au printemps une véritable pelouse se forme qui est ensuite recouverte d'eau. Une bouillette normale tombe irrémédiablement dedans et les carpes la délaisse alors totalement, à moins de trouver une zone non herbeuse et ce qui est loin d'être évident. Alors qu'un appât décollé m'a permis d'avoir des départs journaliers et réguliers sur la session d'une semaine que j'effectue annuellement et ceci depuis trois saisons maintenant. C'est dans la durée que l'on peut juger des faits et non sur une courte période. On peut aussi se servir de cette présentation lorsque l'on dépose ses montages dans les trouées d'herbiers ou sur des passages connus de carpes. Elles passent au dessus de l'esche et finissent tôt ou tard par se saisir de cet appât qui gigote à chacun de leur passage. Sur un amorçage à la bouillette, préalable ou non, je place la plupart du temps sur le coup une flottante de même composition et de même parfum décollée de 5 cm. Elles m'apportent des carpes avec souvent des moyennes de poids supérieurs que celles prisent avec des appâts denses. Je n'ai encore pas d'explication à ce phénomène mais en tout cas mes statistiques sont là pour me le démontrer Les pêches de début de saison, lorsque les eaux sont encore fraîches et les carpes encore quelques peu engourdies, autorisent souvent un appât décollé d'au moins 10 cm. Votre esche qui balance au gré du moindre déplacement d'eau incite irrémédiablement nos chers cyprins à s'en saisir. La bouillette sera le plus souvent trempée avec un booster qui a fait ses preuves. Attention, on trouve sur le marché de tout et n'importe quoi. Lorsque je pêche avec des bouillettes décollées de plus de 15 cm, c'est que j'ai à faire à des carpes extrêmement réticentes à tous mes appâts ou surpêchées. C'est un peu la canne sauve bredouille. Sur une de nos gravières de l'Ain, une bouillette flottante lancée sur une zone où des sauts sont constatés m'apporte généralement un ou deux départs par jour alors qu'une esche classique ne me sert à rien. Depuis quelques années sont apparues chez nos détaillants les maintenant célèbres bouillettes fluorescentes flottantes. Elles sont recommandées et géniales pour ces deux dernières approches. Il faut bien dire qu'elles surpassent dans bien des cas nos traditionnels flottantes. Les carpes ont l'air d'apprécier ces bonbons colorés. Un peu comme nous quand nous étions petit lorsque l'on passait devant l'étal du marchand de confiseries, rappelez-vous. J'ai l'impression que pour les carpes c'est la même chose, elles passent devant et ne peuvent s'empêcher de la prendre. Personne pour leur dire que c'est mauvais pour leurs dents pharyngiennes. Il faut juste trouver la bonne couleur qui convient au moment donné et là le choix est vaste. C'est en pêchant souvent les différentes eaux que certaines teintes de bouillettes sortent du lot. Pour ma part j'en ai dégagé quatre en quatre ans, le rouge, l'orange, le jaune et le blanc et le plus souvent en diamètre de 15 mm. Cette fin d'année 2006 est pour moi riche en beau poisson, ils auront tous été pris avec soit une flottante soit avec un appât équilibré. Les carpes éduquées de certains plans d'eaux se méfient de plus en plus de nos appâts traditionnels et il faut user de tous les stratagèmes pour les piquer. Ce n'est pas l'arme absolu mais elle m'apporte un plus indéniable dans mes résultats de ces cinq dernières années. A ce jour sept de mes dix plus belles carpes, toutes années confondues, se sont laissées piéger par une esche équilibrée ou flottante. A méditer. |