Nous sommes le vendredi 12 août 2011. Cette année, le calendrier est en notre faveur, le 15 août tombe un lundi. Je vais profiter de ce petit weekend à rallonges pour effectuer une pêche avec mon collègue Hugues, sur une gravière non loin de chez moi. Il est 15h, je rejoins Hugues et Séverine sur les berges du plan d’eau. Il y a déjà deux carpistes installés sur le côté sud, mais ils ne restent que pour la journée. De toute manière, nous investiguons les lieux sur le côté nord, donc sans gêne pour notre pêche. Je vais exploiter le bras nord et Hugues le côté ouest. Nous sortons le matériel petit à petit pour établir notre plan de bataille. Dans un premier temps, je navigue avec ma barque pour déposer les repères et ma bouée tyrolienne. La ligne de gauche sera surélevée par ma bouée dans 1m d’eau, au milieu des herbiers devant une branche morte. La seconde dans 4.5m de fond, sur une grosse tache de cailloux. La troisième dans 1.5m, sur une descente de graviers entre deux bandes d’herbes. Puis la dernière, dans 1m de fond, sur du gravier à ma droite.
Je continue la prospection avec Hugues, pour placer ses repères. Ils seront positionnés de la même manière que moi, entre les herbiers et sur les taches de graviers. J’esche tous mes cheveux avec une black-tiger pour pallier aux attaques de poissons-chats. L’amorçage est constitué d’un mélange de maïs, noix tigrées et quelques black-tigers. Suite aux départs des deux carpistes, Olivier peut s’installer sur le côté sud du lac. Vers 19h, toutes les lignes sont placées selon notre plan tactique. Nous pouvons commencer à allumer le barbecue et remplir les verres d’une petite anisette bien fraiche. Toujours aucune touche à minuit, nous regagnons nos duvets pour la nuit. A 2h30, je suis réveillé par mon détecteur de droite. Je saisis la canne et pars à l’abordage avec ma barque. Une fois au-dessus du spot de pêche, je dégage les herbiers de la ligne pour prendre contact avec le poisson. Le combat est très vif, je doute que le spécimen soit de taille importante. Je hisse une petite commune de 5kg, que je relâche aussitôt. Je replace le montage et retourne dans les bras de Morphée. Vers 4h, c’est ma deuxième ligne de droite qui déroule avec vivacité. Comme précédemment, j’embarque jusqu’à la rencontre du poisson. Après quelques rushs et slaloms entre les herbiers, je sors une nouvelle petite commune de 5 à 6kg. Au lever du jour, vers 6h30, mon détecteur de gauche sonne deux petits coups. Je sors du biwi pour jeter un œil. L’écureuil est en haut, je ferre immédiatement la canne. Je rame jusqu’à ma bouée pour libérer le fil du mousqueton. Le poisson est bien au bout de la ligne, mon moulinet rend plusieurs mètres de fils. J’aperçois la carpe à la surface quelques mètres plus loin. La clarté du spécimen m’interpelle, serait-ce une koï ? Après plusieurs rushs, mon hypothèse est confirmée, c’est bien une carpe koï. Je parviens à mettre le bijou au fond du filet. Avec grande surprise, c’est une koï inconnue à mon cheptel. C’est une magnifique carpe commune de 4kg, mélangeant le blanc, l’orange et le noir sur sa parure d’écailles. Je suis content de découvrir une deuxième carpe de ce type dans cette gravière. Une demi-heure plus tard, Hugues enregistre son premier départ sur sa canne de gauche, tendue sur la berge d’en face. Nous sautons dans son Zodiac pour libérer le poisson des herbiers. La ligne est sévèrement bloquée dans une grosse motte d’herbes. Il arrive à s’en défaire pour enfin prendre contact avec le poisson. Malheureusement, une fois la carpe près de la surface, l’hameçon se décroche de sa bouche. Hugues est bien déçu ! Nous retendons toutes les lignes aux alentours de 10h. La journée se déroule sans une touche, sous un soleil de plomb. François, un collègue de mon club nous rejoint dans la matinée. Il dépose son matériel à côté d’Olivier. Avant la tombée de la nuit, nous repositionnons les lignes sur les mêmes spots que la veille. Vers 20h, en discutant avec Olivier sur son poste de pêche, j’attends le son de l’un de mes détecteurs de touches. L’appel d’Hugues s’en suit très vite. Le poisson est ferré sur la ligne de gauche. Après plusieurs coups de rame de la part d’Hugues, nous arrivons au-dessus du poisson. Soudain, le spécimen fait un décollage digne d’une fusée spatiale. Hugues fait de son mieux pour maintenir la barque suite à la puissance de ce poisson. Je comprends rapidement pourquoi le combat est de taille et violent. Il s’agit d’un amour blanc. Je finis par le propulser à l’épuisette et le hisser dans l’embarcation. Arrivé sur la berge, mon peson indique le poids de 8.5kg. Je relâche très vite cet amour après quelques photos. Nous pouvons finir l’apéro et attaquer tranquillement notre « burger-party » organisé par François. Avec grande déception, le jour se lève sans une touche de la nuit. Seuls Olivier et François enregistrent trois départs avec deux poissons de 5 et 11kg.
La journée de dimanche est encore très calme. Je profite de cet instant pour emmener Hugues faire le tour du plan d’eau. Nous apercevons trois carpes à la surface dans la queue sud, tout au bout du plan d’eau. Aucune trace de poisson de notre côté. La pluie fait son apparition vers 17h. Nous attendions cette eau avec impatience. Rien de tel pour activer l’activité des poissons. La nuit approche peu à peu sans l’ombre d’un départ. Il faut attendre 23h pour entendre mon détecteur de droite perturber le silence de la nuit. Avec une bonne bataille, je sors un nouvel amour blanc de 9.5kg. Pour être franc, je ne pensais pas sortir des amours blancs avec des montages posés à fond. D’habitude, je les pique avec des esches équilibrées. Un quart d’heure plus tard, c’est ma deuxième ligne de droite qui déroule. Je saute de suite dans la barque pour affronter le spécimen. Les galères s’enchaînent les unes après les autres. Le poisson a trouvé le moyen de faire le tour de mon repère. J’arrive à l’en dégager pour retrouver la ligne bloquée dans les herbiers quelques mètres plus loin. Je débarrasse le fil des herbes lorsque le poisson fait un rush monumental. Il se réfugie une nouvelle fois dans un gros tas d’herbes. Je parviens à sortir la ligne, mais la carpe continue à slalomer les obstacles en trainant la barque. J’aperçois une belle carpe commune, je ne voudrais pas la manquer. Je galère encore un bon moment en injuriant le ciel de me donner un coup de pouce. Je finis par mettre le poisson à l’épuisette avec une grosse motte d’herbier. Une fois sur la terre ferme, je pèse cette belle commune à 13.6kg. Le combat en valait la chandelle. J’ai à peine le temps de reposer la ligne, qu’Hugues enregistre quelques bips sur sa deuxième ligne de gauche. Il ramène doucement le montage à travers les herbiers. Soudain, sa ligne de gauche démarre violemment. Je prends la canne et ferre le poisson. Nous laissons la première ligne avec une brème pendue à l’hameçon, pour partir en Zodiac afin de sortir la carpe. Je rame le plus vite possible pour regagner la berge d’en face. Le poisson est dans les herbiers. Nous dégageons les herbes, puis emprisonnons la carpe dans l’épuisette. Il s’agit d’une petite commune de 6kg. Après tous ces événements, nous allons nous coucher. Le reste de la nuit est très calme. L’un de mes détecteurs fait un bip, puis un autre un quart d’heure plus tard, rien d’alarmant. Certainement une touche de blanc, essayant d’ingurgiter mon appât. Nous plions notre matériel à midi, pour regagner nos domiciles. Nous avons passé une très belle session de pêche. Il ne me manquait qu’une carpe miroir pour faire toute la panoplie des espèces. Je pensais tout de même enregistrer un peu plus de touches. Je suis content qu’Hugues ait sauvé le capot dans ce plan d’eau, d’un niveau de pêche assez élevé.
|