Nous sommes le vendredi 23 octobre. Je vais pêcher le vieux Rhône à proximité de Valence, avec deux membres de mon club suncarpe26. Il est 16h00, je vois mon Kangoo qui m’attend impatiemment sur le parking du boulot. Je décolle vers 16h30, le coin de pêche est à moins de 15 minutes de mon travail. Arrivé sur les lieux, il n’y a encore personne. Je m’installe sur un poste que je connais très bien. Au mois de mars, j’y avais fait 2 beaux poissons (voir article). Manu m’appelle pour m’annoncer qu’il arrivera vers 20h. Pendant ce temps là, je dépose mes lignes à 10m de la berge d’en face, à 200m du bord. Le vent du nord souffle mais n’est pas trop gênant. La première ligne est eschée au pellet de 25mm avec un amorçage de diamètre différent. Le montage est déposé sur une descente en roche. La seconde et la troisième ligne sont à la bouillette scopex et écrevisse, sur le même style de fond en roche. La dernière ligne est aussi au pellet de 25mm mais posée sur du sable. A cette époque de l’année, les herbiers se décrochent petit à petit pour dériver sur le fleuve. Je pêche à plus de 200m du bord, ma bannière plonge loin et navigue entre deux eaux. Pour être tranquille et pêcher efficacement, je coule mes lignes une quinzaine de mètres après les herbiers. J’utilise un plomb monté sur une agrafe, permettant de plaquer la ligne sur le fond et éviter les obstacles dérivant.
A 20h, Manu arrive à destination. Il monte son matériel de nuit et installe son bedchair dans mon biwi. C’est rapide, il n’a que 2 cannes car la troisième est en réparation suite à un anneau cassé. Il lance une première ligne derrière les herbiers, à la bouillette et la seconde à 70m du bord, eschée au maïs allégé. Un autre membre du club nous rejoint vers 21h00. Dominique s’installe sur le poste d’en dessus. Après quelques discussions sur la pêche, nous nous couchons vers 23h30.
Malgré une grande confiance en ce poste, la nuit est très calme. Pas une touche ! Même les brèmes m’ont laissé tranquille sur les lignes eschées au pellet. En début de matinée, je retends mes cannes de droite et gauche pour changer les appâts. Mon système pour couler les bannières fonctionne à merveille. Très peu d’herbiers se sont bloqués. Toujours rien de la journée. Nous avons la visite de Irwin à midi et de Olivier avec sa copine vers 17h. Pour pêcher notre dernière nuit dans de bonnes conditions, nous retendons les lignes vers 17h30. Nous mangeons à 20h et nous nous couchons vers 23h. Pour être sûr de ne pas pêcher à la goutte d’eau sur le matin, il faudra que je repose mes deux lignes eschées au pellet entre minuit et 2h. Je ne connecte pas mon réveil, j’espère ouvrir les yeux naturellement dans la nuit. A 1h, mon détecteur de gauche sonne à plusieurs reprises. J’attends une touche un peu plus flagrante pour ferrer. Je sens immédiatement un gros coup de tête au bout de la ligne. Je saute dans la barque avec mon épuisette et dégage les herbiers gênant mon cheminement jusqu’au poisson. Une fois le bateau au dessus de cet ONNI (Objet Navigant Non Identifié), je comprends vite à quoi j’ai à faire. Il s’agit très certainement d’un silure. L’ONNI se ballade de droite à gauche et me traîne sur plusieurs mètres. Au bout d’un quart d’heure, le poisson monte d’étage en étage, pour finir à la surface. Je ne m’étais pas trompé ! L’ONNI n’en est plus un ! C’est un beau silure ! Je déboîte le manche de mon épuisette pour récupérer le filet. Je m’en sers de gant, pour hisser la bête sur le tapis de réception de la barque. Après quelques coups de rame, j’accoste sur le poste de pêche. Je sors la bête et la mesure : ~1.70m. Je bats mon record personnel. Je relâche le silure aussitôt. Je repars poser la ligne et en profite pour faire la même chose avec la canne de droite. Je n’arrive pas à regagner le sommeil, mon détecteur de gauche n’arrête pas de sonner, un bip toutes les 5 minutes. Il doit y avoir des herbiers sur la bannière. Au lever du jour, rien de plus, pas une carpe à l’horizon. Je comprends très vite pourquoi ma ligne de gauche faisait sonner mon détecteur. Avec la traction des herbiers, le repère de Manu a dérivé dans mes lignes, en se bloquant dans ma bannière. Grrrr….. Manu !
Après un bon petit déjeuner, nous plions bagage vers 10h, sans laisser une trace de notre passage. Le bilan de cette session est médiocre. J’espérais vraiment faire du poisson. Seulement un silure pour 3 pêcheurs. Mais où sont passées les carpes ? |