Déjà, ou enfin, les dernières 24 heures et il va falloir tenter le tout pour le tout. Je vais pratiquer la pêche au feeder à partir de 8h00 dans l'espoir de toucher quelques brèmes. Il se peut qu'au milieu se glisse un carpeau ou deux, sur notre chère Saône ce procédé fonctionne à merveille. Le montage sera très simple, un feeder de 50 grammes, un bas de ligne en nylon de 30/100 (je n'avais rien pris de plus fin dans mon sac cette fois-ci) et un petit hameçon ESP T6 n°6. J'escherais seulement trois grains de maïs, deux doux et un normal. Malgré une amorce très attractive (présence d'une base épice traçante), il me faudra attendre une heure pour enregistrer les premiers bips. Les brèmes arrivent seulement, ce n'est pas la folie sur le coup. Le swinger entame sa montée et sa descente, caractéristique de ces poissons, me voilà au combat avec un joli plateau. Elle semble se préparer pour la frai car elle a mis son plus beau costume, de jolis points blancs sur le corps en guise d'apparat. Je ne referais qu'un poisson avant midi, et pourtant je relançais régulièrement mon feeder pour offrir à chaque fois une portion d'amorce appétissante. C'est là que le terme "pêche difficile" prend tout son sens, car tout le monde sait l'attraction que suscite le maïs doux sur le poisson blanc. La journée passera encore très vite et le bilan est minable pour un fleuve tel le Rhône. Entre 8h00 et 20h00, deux brèmes et deux gros gardons de pris au feeder. La méthode n'a pas payé pour une fois, le capot se profile à l'horizon. Même les jeunes bovins, qui s'occupent du nettoyage des berges, semblent septiques sur les suites à donner afin de bien contrôler le final de l'enduro. Et pourtant eux ils connaissent le terrain par cœur, ils sont là tous les jours. Je me rendrais vite compte que leur passion pour la pêche n'est en rien égal à leur passion pour le débroussaillage. Chacun son domaine, c'est bien connu. Heureusement l'humain reprend contact avec moi. Sur les conseils de Lucien et de Michael, qui eux déroulent régulièrement comme à leur habitude, je boosterais deux appâts sur une base carnée. Cela semble faire la différence sur certaines carpes de passage qu'ils ont prise. Je ne perd rien à essayer. Je placerais aussi une canne sur le coup qui a été amorcé toute la journée à la farine, une carpe se laissera peut-être tenté par cette délicieuse manne. Les deux bouillettes boostées rejoindront respectivement la cassure du lit et le lit. Je ne peux mieux faire en terme de placement, aucun amorçage appât unique. La nuit sera encore plus calme que les précédentes, même pas un bip pour nous faire croire au meilleur. On se résigne à plier et nous voilà encore capot à l'enduro du Sun Carpe 26, une habitude en quelque sorte. Au moins l'ambiance était encore au rendez vous cette année et la succulente paëlla de Fernand redonne le moral aux équipes vierges de toute capture. Malgré tout cela, le bilan n'est pas mal en ce week-end de Pâques. 15 équipes auront au moins eu la chance de toucher un poisson. Je pense qu'il ne nous reste plus qu'à prendre rendez vous pour l'année prochaine et tentez une fois de plus de prendre notre revanche. Cela me démontre, encore et toujours, que les enduros ne sont pas ma tasse de thé et ne sont pas adaptés à ma nature et à ma pêche. Ce sont des conditions très spéciales et j'ai franchement du mal à m'adapter à celles-ci. Heureusement je file vers d'autres cieux et il est temps de retrouver les grands espaces, seul. Quel bonheur que d'avoir une copine compréhensive. Une passion restera toujours une passion, même s'il est difficile d'être éloigné trop longtemps de la personne chérit. Merci encore à elle. |